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TVMag.com: David Duchovny: "Je suis francophile"

Nov-05-2010
David Duchovny: “Je suis francophile”
L’acteur de Californication goûte peu à la langue de bois
Julia Baudin

[Original article here]

David Duchovny: «Je suis francophile»

Photo : © CBS STUDIOS INC

D’un côté, la diffusion sur M6 de la saison 3 de Californication. De l’autre, la sortie en salles le 17 novembre de La Famille Jones. David Duchovny enchaîne avec le théâtre et d’autres longs métrages, évoque ses 50 ans, s’interroge sur l’avenir des Etats-Unis. Qu’aurait-il fait s’il n’était pas devenu acteur ? Entretien.

David Duchovny, vous venez de terminer le tournage de la saison 4 de Californication… Comment évolue Hank Moody, votre personnage ?
Dans la saison 3, Hank a accepté de donner des cours de littérature à l’université. Au début ça l’amuse. Très vite, ça l’emmerde. Alors il fait tout pour se faire virer, enfreint les règles, se montre grossier, couche avec tout ce qui bouge y compris avec celles auxquelles il ne faudrait surtout pas toucher… Dans la saison 4, il passera totalement à autre chose, heureusement ou malheureusement d’ailleurs.

A toujours pousser le bouchon de cette façon, ne risque-t-il pas de tomber dans le cliché ?
L’humanité toute entière ne passe-t-elle pas son temps à véhiculer des clichés ? Le point de vue de la série n’est pas de montrer un professeur amoral qui couche avec ses élèves – un cliché en effet communément associé au métier d’enseignant. Le point de vue de la série est de faire rire. La fin de la saison 3 tourne même à la farce totale, façon vaudeville français, un des plus vieux ressorts de la comédie hollywoodienne. Nous appelons cela « French farce »…

Vous avez étudié la littérature dans de prestigieuses universités… Une incidence sur la façon dont vous incarnez Moody ?
Le fait d’avoir été étudiant pendant longtemps, d’avoir fréquenté des professeurs, d’avoir une mère enseignante et un père écrivain m’aura-t-il aidé ? Sans doute. Mais c’est aussi un défi. Comme le fut celui de trouver la façon juste d’incarner Fox Mulder dans X-Files.

Le personnage pourrait-il vous lasser ?
J’ai surtout peur de me lasser de moi-même, vous savez… Il va sans dire qu’un personnage récurrent demande plus d’implication qu’un personnage de long métrage. Un long métrage, c’est trois mois dans une existence. Une série, c’est plutôt trois ans, quand ce n’est pas six. Je ne suis pas las de Hank Moody, d’autant que chaque saison de Californication ne compte que douze épisodes, ce qui correspond à environ trois mois de tournage – un peu plus cette fois-ci puisque je réalise un épisode. Je ne me suis jamais lassé de Fox Mulder non plus, sinon je n’aurais pas accepté de faire deux suites pour le cinéma. J’étais fatigué de la série.

Que faites-vous entre deux saisons ?
D’abord, j’habite New York. C’est ma ville. Ma famille, mes amis et une partie de mon travail sont là-bas. Ensuite, j’ai eu 50 ans cette année. C’est une seconde partie de ma vie qui commence et j’ai beaucoup de choses à faire.

Par exemple ?
Du théâtre. Je joue ces jours-ci à New York une pièce très contemporaine dans laquelle j’incarne un personnage qui tente de se remettre, au travers de sa rencontre avec Dieu, d’une terrible fusillade survenue à son bureau, emportant la plupart de ses collègues.

Hank Moody pourrait-il rencontrer Dieu ?
Hank Moody peut tout faire… C’est ce qui est formidable avec lui.

David Duchovny croit-il en Dieu ?
Je suis juif d’origine russe par mon père, Ecossais par ma mère, New-Yorkais d’adoption et francophile par nature. C’est déjà pas mal, non ?

La Famille Jones, dont vous partagez l’affiche avec Demi Moore, sort cette semaine en France. C’est une satire sociale très américaine dans laquelle vous incarnez un père de famille encore une fois assez atypique…
Il s’est produit quelque chose de très intéressant autour de La Famille Jones lors de sa présentation au dernier Festival du film américain de Deauville, chez vous, en France. C’est en effet une satire sociale construite sur un mensonge qui finit par ruiner une famille, le genre bourgeois huppé archi-consumériste. Tout part en sucette. Mais, cela se termine bien. Et voilà que le public français a détesté la fin – encore un cliché, les Français n’aiment pas les happy-ends. Mais les critiques ont été si sévères que les producteurs américains ont refait une fin tout spécialement pour vous et qui ne sera diffusée que chez vous. Incroyable n’est-ce pas ? C’est pour cela que je suis francophile, pour cela que j’ai tourné il y a deux ans dans Si j’étais toi, sous la direction de Vincent Perez, et que je recommencerais volontiers.

Vincent d’Onofrio avec Staten Island, Hugh Laurie avec The Oranges, vous maintenant… Certains acteurs de grosses séries hollywoodiennes ont besoin de se tourner vers le cinéma d’auteur new-yorkais. Est-ce une respiration ?
C’est comme de partir en vacances ! Le cinéma new-yorkais ou plutôt le cinéma américain indépendant jouit d’une liberté d’action et de pensée que ne peuvent se permettre les grosses machines hollywoodiennes, tellement cadrées, tellement calibrées. C’est un peu normal. En revanche, il a moins d’argent.

Côté grosses machines, verra-t-on bientôt un X-Files III ?
Il est en cours d’écriture. On attend juste le feu vert de la Fox, un peu échaudée par l’accueil relativement médiocre du deuxième volet. L’erreur vient, selon moi, de ce que les auteurs s’étaient trop écartés des racines mêmes de la série. De plus, le film était sorti en plein été. Le troisième sera beaucoup proche de ce que le public attend, avec des conspirations gouvernementales, etc.

Gouvernement justement… Il règne un drôle de climat aux Etats-Unis actuellement…
Ce qui se passe est cyclique car ce genre de retournement s’est déjà produit dans l’histoire récente américaine. Obama paie très cher ses réformes financières et du système de santé. J’espère sincèrement que ces tarés de détracteurs ne gagneront pas les élections de mi-mandat. Entendre les membres du Tea Party ou Sarah Palin déblatérer leurs âneries à la télévision est une chose, les imaginer jouer un rôle au sommet de l’Etat m’est insupportable. Ce serait une catastrophe pour le pays. A part ça, c’est pas mal chez vous non plus !

Si vous n’étiez pas devenu acteur, que feriez-vous ?
Sans doute serais-je écrivain ou professeur… de littérature, tiens !


English translation (partial)

 

Speaking of big machines [the previous answer involved the ‘big Hollywood machine], will we see soon an X-Files III?
It is being written. We’re just waiting for the green light from Fox, who were a bit scalded by the relatively poor reception of the second one. The error came, I believe, from the fact that the writers strayed too far from the very roots of the series. Moreover, the film was released in the middle of the summer.
The third one will be much closer to what the audience expects, with government conspiracies, etc.

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